Le truc cool quand on a un enfant, c'est qu'on peut critiquer les autres parents. Certes, on le faisait déjà avant, mais là, on peut le faire en toute légitimité sans risquer de s'entendre dire " Tu ne peux pas comprendre, tu verras quand tu auras des enfants", parce que justement, maintenant, on en a.
Désormais, on entend " Attends, là c'est facile : tu verras quand elle sera plus grande". Variante : "Un, c'est facile, tu verras quand tu en auras deux". Etant entendu que les gamins, tels les chaussettes, vont obligatoirement par paire. Faire un seul enfant, c'est l'exposer à de graves troubles sociaux par la suite. De la même manière, vouloir faire plus de deux enfants, c'est forcément pour toucher les alloc.
Bref, trève de digressions, comme je le disais, le truc bien, c'est de pouvoir critiquer les autres parents. Et pour ça, la salle d'attente du pédiatre est un observatoire de choix.
Aujourd'hui, au menu, j'ai eu droit à la jumelle n°1 qui tousse et suçotte les jouets de la salle d'attente et à la jumelle n°2 qui fait tomber son biscuit machouillé sur la moquette et à qui on le redonne aussi sec, avec tous les bonus (terre-acariens-merde de chien, pas de mention inutile) que le gâteau a récolté au passage. Je me pose des questions. Est-ce qu'en tant qu'adulte, la maman aurait mangé ce biscuit après sa chute ? Aurait-elle accepté sans broncher de suçotter un stylo utilisé par d'illustres inconnus avant et après elle ? Respecter les mêmes règles d'hygiène pour son gamin que celles qu'on applique à soi-même, ça me parait être un minimum. Manifestement, c'est pas le cas pour tout le monde. Je ne vous félicite pas madame.
Après ca, j'ai eu le bonheur d'assister à la tétée au sein d'un gamin de ... 1 an ! Et oui, il marche, il commence à parler, il a deux dents (2!) et il bouffe le sein de sa mère. Déjà, moi à la base, je suis pas fan de l'allaitement au sein.
Certes, la mère transmet ses anticorps, mais dès 3 semaines, Bébé fabrique les siens de toutes façons. ( Et avant, il a ceux que sa mère lui a transmis in utero.) En terme de valeur nutritionnelle, les laits infantiles sont tout aussi bien. Mais surtout, bien que j'adore nourrir ma fille, quel bonheur, parfois, de pouvoir passer la main et s'offrir une grasse mat' ou une après-midi de shopping !
En outre, j'ai toujours beaucoup de mal quand je suis avec une nana qui, au beau milieu de la conversation, dégaine son sein sans aucune pudeur pour nourrir son moutard. Oui j'avoue, ça me gêne cette image de femme (vache ?) laitière. Anti-féministe comme point de vue ? Ce serait résumer le corps de la femme à un objet de désir ? Moi, j'y vois une entrave à disposer de son corps en toute liberté, une aliénation à son enfant. Et puis, que celle qui n'a jamais vu un soutien-gorge d'allaitement me jette la première pierre.
Mais jamais, ô grand jamais, quelque soit mon opinion sur le sujet, je ne me suis permise le moindre commentaire. Quand une amie, à l'heure du thé, m'agite son nibard gonflé sous le nez, je ne moufte pas. Alors pourquoi, quand je dis que je n'allaite pas au sein, on me regarde comme si j'avais commis un infanticide ? On avance comme argument que coller son téton 5 fois par jour dans le bec de sa progéniture permet d'établir une relation priviligiée. Pour ma part, je n'ai nullement la sensation de "passer à côté de quelque chose", et je suis plutôt satisfaite que Petite Chérie sache faire la différence entre son biberon et moi.
Alors, fous moi la paix, et cache ton téton.